Sonata in mi minore op. 29, KiV 234, per violino e pianoforte. Dedicata ad Adolf Brodsky.

Testo di Marco Vincenzi in italiano

Testo di Jeremy Siepmann in francese

Testo di Julius Wender in francese

 

«La Sonata in mi min. op. 29, composta nel 1890, s'inserisce con naturalezza nella produzione violinistica tardoromantica che, appena due anni prima, si era arricchita della Terza Sonata di Brahms e di quelle di Franck e Strauss. Di queste sonate, l'op. 29 busoniana riprende le dimensioni e l'impegno virtuosistico dei due strumenti; l'ambientazione armonica, però, ricorda molto Liszt per l'uso delle triadi eccedenti, mentre l'influenza di Brahms è ravvisabile nella solida struttura formale e nella densità dell'intreccio contrappuntistico. Il risultato di tale contaminazione stilistica è comunque molto efficace: ad un Allegro deciso dalla scrittura asciutta e vigorosa, segue un secondo tempo che alterna due episodi contrastanti (entrambi tuttavia non immemori di certe atmosfere del Lohengrin). Il finale è un ampio e brillante movimento in forma-sonata, nella cui sezione centrale viene citato un tema del Primo Concerto per pianoforte di Brahms, mentre il legame tematieo ehe univa i due tempi precedenti non viene ripreso.»

[Marco Vincenzi, nel booklet allegato al CD DYNAMIC "Ferruccio Busoni, The three sonatas for violin and piano".]

«Si pendant les trente dernières années du 19ème siècle l'opéra domina, presque à l'exclusion de toute autre forme d'expression, la vie musicale de son pays d'origine, ce ne fut cependant pas un genre vers lequel il se sentit naturellement attiré. Comme il n'y avait point de tradition récente en musique de chambre ou symphonique, il limita ses compositions précoces presque entièrement à la musique pour piano. Dans les grandes formes classiques, outre les deux quatuors pour instruments à cordes, écrits respectivement en 1881 et en 1889, il ne composa autrement à cette époque, que la première Sonate pour violon, commencée à l'âge de 24 ans. Cette sonate, dont on reconnut immédiatement les qualités, et le Konzerstück pour piano et orchestre, lui permirent d'obtenir, à Saint-Petersbourg, en 1890, la gratification tant convoitée à l'époque: le prix Anton Rubinstein de Composition. [...] Malgré des intentions évidemment fort sérieuses, du point de vue style ce morceau ne sort pas toutefois de la période d'apprentissage de Busoni; il nous parle davantage des influences (la plus évidente étant sans doute celle de Brahms) qui agissaient sur le compositeur, que du compositeur lui-même. La Sonate va de pair avec un homme imprégné de Bach et de Mozart; on remarque autant la clarté de sa texture que l'attention portée à sa structure parfaitement équilibrée. Ses trois mouvements sont reliées étroitement entre eux, d'une manière formelle - comme les auditeurs attentifs pourront s'en compte - et le violon se voie souvent confier un chant presque similaire à celui de l'opéra. Au plan de la structure et de l'expression Busoni fait usage de la couleur de tons de l'instrument, un procédé qui lui est typique.»

[Jeremy Siepmann, nel booklet del CD CHANDOS "Busoni, Violin Sonatas no. 1 op. 29 and no. 2 op. 36a, 1991,p. 7]

«A la remise du Prix Rubinstein, Busoni avait aménagé à Moscou où il devait enseigner le piano au Conservatoire et c'est à cette époque qu'il composa sa Sonate pour violon no. 1 en mi mineur op. 29. Les différents biographes de Busoni sont en désaccord quant au moment exact de la composition: certains la datent de 1891 tandis que d'autres soutiennent qu'elle était finie en 1890 et qu'elle fut l'une des pièces soumises au jury du Prix Rubinstein. Un spécialiste qui adopte cette dernière théorie est Hans Heinz Stuckenschmidt, connu pour son exactitude soigneuse et qui, de plus, indique l'influence de Johannes Brahms que l'on sent nettement dans la sonate - un "écho évident de l'encouragement que le jeune homme a reçu du vieux maître à Vienne"; mais ce fut certainement le goût fondamental de Busoni pour la musique de Brahms plutôt qu'un encouragement qu'il aurait reçu qui fait écho ici. Stuckenschmidt poursuit en suggérant que Busoni ne réussit à se libérer de l'influence de Brahms qu'après la mort de celui-ci en 1897. Il est cependant douteux que Busoni ait jamais subi à ce point l'influence de Brahms. On peut difficilement dire que ses œuvres hâtives, les Bagatelles mentionnces ci-haut par exemple reposent sur quelque fondation brahmsienne que ce soit; au contraire, elles reflètent la conception même de Busoni, conception qui, à ce moment-là, était classique dans l'ensemble. Cela peut aussi être perçu dans la structure classique en trois mouvements de la Sonate pour violon no. 2 - une œuvre qui fut hautement considérée au début mais qui devint ensuite entièrement éclipsée par son successeur.»

[Julius Wender, booklet del CD BIS, Ferruccio Busoni Violin Sonatas no. 1 and no. 2 - Four Bagatelles, 1997, p. 12]