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Angelotti

 

La Fête dans la rue, la Fête au Palais comme le Te Deum à l'église célèbrent le maintien de l'Ordre divin et exorcisent le danger révolutionnaire, tandis que la cantate du 2e acte loue «le Roi des Rois», alors que le régime, censé le représenter sur terre, tente de se maintenir par la torture. A sa défense, est préposée une police politique toute puissante à l'arbitraire de laquelle l'individu est livré sans aucune protection juridique, qu'il soit conspirateur, simple suspect ou même policier. Police politique qui use librement de la torture, du simulacre d'exécution, techniques de tous les goulags, car à son chef est délégué par le Pouvoir, et donc par Dieu, le droit de vie et de mort sur tous. De cette société totalitaire, Angelotti offre l'image libérale.
Il annonce les thèmes de la tradition à naître des Carbonari et marque l'engagement certes libéral mais avant tout nationaliste, d'une grande famille dont lé chef fut appelé à diriger l'éphémère République romaine. Révolutionnaire, dont la fin est auréolée - bien avant Malraux - par le suicide, conséquence ultime de l'engagement, son thème musical est parent de celui de Scarpia car, comme ce dernier, il appartient au monde violent et périlleux des luttes collectives.
Bernard BOVIER-LAPIERRE, «Tosca: subversion lyrique?», in L'Avant-Scène Opéra nº 11, settembre-ottobre 1977, p. 93, non ripubblicato nella ristampa del 1993.
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