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Les
textes
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Don Juan,
personnage mythique, dont la littérature s'est souvent emparée,
et dont elle a fait l'idéal du matérialisme, de la débauche
et de l'impiété. II est, comme Faust![]() ![]() ![]() Le même sujet fut transporté
sur la scène française par De Villiers, en 1659 , sous le
titre de : le Festin de pierre ou le Fils criminel. Vint ensuite
Don Juan ou le Festin de pierre, de Molière
(1665) : mais ici Don Juan n'est qu'un mauvais sujet qui nous amuse, sans
nous étonner Sganarelle est simplement un drôle de la famille
des Scapin; la statue du commandeur n'inspire aucun effroi , car on est
trop disposé à rire pour se prêter à cette demi-sorcellerie.
En 1669 parut un Festin de pierre ou l'Athée Foudroyé,
par Dumesnil, dit Hosimon. Puis, Thomas Corneille mit en vers la pièce
de Molière, et, en 1677, Sadwell adapta ce sujet à la scène
anglaise, dans son Libertine. Vers la fin du XVIIe
siècle, l'oeuvre originale de Gabriel Tellez fut modifiée
et remise à la scène espagnole par Antonio de Zamora Le Don Juan de lord Byron est un beau poème : mais nous n'y retrouvons plus le personnage espagnol, nature ardente, inquiète, toujours avide de changements et de nouvelles émotions, qui cherche les occasions et domine les circonstances pour satisfaire ses passions; le Don Juan de Byron est un être fictif, par la bouche duquel le poète exprime ses propres doutes et prononce tous ses paradoxes. Nous avons vu paraître encore un Don Juan de Marana, ou la Chute d'un ange, drame par Alexandre Dumas, 1836; Les Ames du Purgatoire, ou les deux Don Juan, nouvelle par Prosper Mérimée, 1834; Mémoires de Don Juan par M. Mallefille, 1858. En Espagne, Zorilla a donné trois ouvrages, Don Juan Tenorio (1844), El Desafio del diablo et Un Testigo de Bronce (1845). En Allemagne, Grabbe, Braunthal, Wiese, Hauch, Lenau et Holtei ont aussi, au XIXe siècle, traité des sujets analogues. Grabbe surtout a trouvé une belle idée dans son drame de Don Juan et Faust : c'était de mettre en présence ces deux caractères, l'âme et les sens, l'idéalisme du savant et le matérialisme de l'homme du monde; il y avait là un vaste champ pour l'imagination d'un poète, trop vaste pour Grabbe qui n'a fait de son Faust qu'une pâle copie de celui de Goethe, et créé un Don Juan trop rêveur et trop métaphysicien. (B.). |
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© Serge Jodra, 2004. - Reproduction interdite.